Droits étrangers/audiovisuels : Roxane Edouard chez Curtis Brown

©Aemarielle

Résumé : D’épaisses couches de nuages ont masqué le soleil. La terre est désormais plongée dans une semi-pénombre permanente où la neige et les brumes forment un paysage glacial et incolore. Il n’y a pas si longtemps, la secte du Phénix transformait ses enfants en Cri Soleil pour que les hommes et les femmes puissent contempler un pan de ciel bleu. Mais les temps ont changé. Aujourd’hui, on chérit les derniers trésors de la nature, les animaux, les rares enfants qui naissent encore et surtout la technologie des Xiang grâce à laquelle les communautés humaines survivent au sein de hameaux-cloches.

Nour est un disciple du Serpent et l’un des postiers qui assure la liaison entre les Cloches du sud. Profondément attaché à son existence nomade, sa vie bascule lorsqu’il doit prendre en charge une dangereuse fillette aux yeux de lave.

Odanaï adore s’occuper de la Cloche Cathédrale : elle entretient le potager, restaure la voûte, tient ses petits vieux au chaud, jusqu’au jour où un inconnu frappe à leur porte, charriant dans son sillage la menace latente des Bois Dormants.

Phare est un Cri Soleil à l’apogée de sa puissance. Il règne sur la dernière Cité Lumière. Par le passé, il a connu la joie de servir ; à présent, il n’aspire qu’au repos et à la solitude. Mais qui acceptera de le laisser partir et de perdre l’éclat souverain du soleil ? 

          « Les paroles de la femme le pénétrèrent jusqu’aux os et Phare se sentit glisser dans un tombeau où nulle lueur ne viendrait le réchauffer.

— Aussi, poursuivit Némésis, je vais me présenter devant le Tribunal du midi et proposer une expédition jusqu’à la Mer de glace. Nous ramènerons un enfant, idéalement deux, au cas où la première mutation se solderait par un échec, et tu les formeras.

Une affirmation. Pas une supplique ou même une demande. Un ordre.

— Non, refusa Phare.

Les yeux de Némésis étincelèrent, ceux de Phare se rivèrent aux grains de lavande d’un bleu-gris qui lui rappelait la couleur des iris de Tempérance.

— C’est ta destinée et ton devoir ! martela la doyenne du Phénix. Tu existes pour transmettre le Soleil et former d’autres Cri.

Il n’existait que pour cela : on le lui avait seriné chaque jour, une éternité de journées. Il l’avait cru, il s’était offert. Il avait regardé ses frères et sœurs solaires mourir de trop de feu. Il avait vécu l’opprobre de ceux qui considéraient son existence comme une aberration. Il avait enduré l’admiration oppressante des mangeurs de lumière. Il avait survécu à la phase blanche, la blonde, la mûre et la vénitienne. Phare glissa une main froide aux ongles automnaux dans l’ample chevelure qui lui battait désormais les épaules. Il avait accédé à la flamboyance rousse, il avait régné. Non, il régnait toujours et jamais il n’infligerait ce qu’il avait vécu à un autre enfant. Jamais. »

Le Cri Soleil, Siècle Vaëlban

ILS EN PARLENT…

Dans un monde gelé et rongé par les ténèbres, la survie tient à un fil : la chaleur dispensée par Phare, Cri Soleil choisi par la secte du Phénix, détenteur d’un pouvoir à la fois salvateur et dévastateur. Sa lumière maintient en vie la dernière Cité Lumière, mais son corps et son esprit, épuisés par des années de labeur, n’aspirent désormais qu’au repos.

À ses côtés, d’autres destins s’entrelacent : Nour, disciple du Serpent et postier nomade, dont la route bascule lorsqu’on lui confie une mystérieuse enfant aux yeux de lave ; et Odanaï, qui a grandi dans la Cloche Cathédrale, bercée par l’amour des siens, jusqu’au jour où un étranger porteur de sombres présages ébranle son univers. Tous trois, reliés par une quête commune, devront braver les glaces et les Bois Dormants, à la recherche d’un soleil véritable.

Avec le Cri Soleil, Siècle Vaëlban signe une fresque de fantasy poétique et visionnaire, inspirée des mythes solaires d’Akenaton. L’ombre et la lumière y deviennent forces métaphysiques, aussi bien intérieures que cosmiques. Entre spiritualité et survie, ce récit explore les fractures d’un monde à l’agonie, tout en mettant en avant l’espoir, l’amitié et l’humanité des personnages.

D’une écriture riche, sensorielle et souvent incantatoire, le roman déploie des images puissantes où l’âpreté du froid se mêle à la chaleur fragile des émotions. Une oeuvre ambitieuse et envoûtante, qui séduira les amateurs de fantasy exigeante, nourrie de symboles et de résonances mythologiques.

culturevsnews

★★★

AVIS DES LIBRAIRES

Dans un monde recouvert de glace, l’humanité a trouvé refuge dans de petits ilots isolés, les Cloches. Certaines d’entre elles, peu nombreuses, bénéficient de la présence d’un Cri Soleil, être de feu rendu capable de ramener un peu de chaleur et de soleil dans ce monde glacé. Mais les Cri Soleil se font rares, autant que les enfants qui attirent peu à peu la convoitise d’individus inquiets et rendus méchants par cette vie cloitrée.

Quand Nour, postier nomade disciple du Serpent, se voit confier une petite Cri Soleil âgée de 4 ans, il sait qu’il devra faire face à de nombreux dangers, traverser les étendues glacées et les inquiétants Bois dormants dans l’espoir de trouver de l’aide dans la légendaire Cité de Lumière. Ce à quoi il ne pouvait s’attendre, c’est sa rencontre avec Odanaï, une jeune fille débrouillarde qu’un malheureux hasard pousse sur les routes. Dans le même temps, Phare, Cri Soleil aguerri, bataille pour sa liberté et ne rêve que d’une chose : être enfin délesté de ses responsabilités et partir à la découverte du monde.

Remarquée pour son dernier roman, Plein Ciel, Siècle Vaëlban revient avec ce récit de fantasy tout aussi réussi ! Elle nous mène avec chaleur et douceur dans cet univers complexe, nous fait vibrer à chaque nouvelle étape du parcours de ses personnages si inspirants ! Vibrant d’humanité, surprenant et lumineux, ce roman est un gros coup de cœur !

Anaïs – Librairie Le Failler

Après le succès de Plein Ciel début 2024, Siècle Vaëlban revient pour la rentrée avec Le Cri Soleil, un magnifique roman choral aux personnages envoûtants et terriblement attachants. Que faire lorsque le soleil a disparu, et que seule une poignée d’individus peut invoquer son pouvoir, au prix d’une grande souffrance et d’une immense solitude ? Phare, Odanaï et Nour (prénoms lourds de signification) tracent leur chemin dans un univers glacial et plongé dans l’obscurité, au sein de communautés luttant désespérément pour conserver un peu de lumière et de chaleur. Au fil de ces trois destins entrelacés, l’écriture de Siècle Vaëlban nous embarque dans un voyage rempli de l’hostilité de ce monde et des tourments parfois touchants, parfois égoïstes des êtres qui le peuplent.

Librairie La Belle Aventure

Lou-Anne a adoré !

Pour survivre au froid, l’humanité s’est réfugié dans d’immenses bâtiments appelés « cloches » où la faune et la flore demeurent. Seule une petite partie de la population vit encore à l’extérieur, grâce au Cri Soleil, un être mystique qui repousse le froid et appelle la chaleur. Une aventure mystique et magnifique !  13+

Thuard (Le Mans)

★★★

AVIS DES LECTEURS SUR BABELIO

Le Cri Soleil a été un magnifique coup de coeur, dès les premières pages.

Si les premiers chapitres peuvent sembler obscurs, tant l’univers du Cri Soleil diffère du notre, j’ai pris mes marques très rapidement, prenant de plus en plus de plaisir à retrouver les trois personnages principaux et leurs chemins parallèles.

Pour Phare, Odanaï et Nour, la première priorité est la survie, dans ce monde glacial où le soleil est constamment caché derrière une épaisse couche nuageuse.

Par bien des aspects, nous sommes sur un post-apo fantasy. de nombreuses traces de technologies émaillent le récit, comme des écrans de contrôle ou les géodes permettant de créer des enfants Cri Soleil, mais l’on voit aussi clairement une société sur le déclin, avec une population humaine qui se raréfie. Quelques mentions du « monde d’avant » sont aussi faites par les plus vieux.

Comme dans les romans précédents de Siècle Vaëlban, l’univers est admirablement construit, avec une réelle profondeur. Il y aurait encore tellement à en dire ! Comprendre comment ils en sont arrivés à ce point, ce qui se cache vraiment derrière les Cris Soleil et la technologie Xiangoline… C’est toute la magie de l’autrice ; réussir à esquisser avec un récit court et captivant tout un univers et ses recoins.

La plume de Siècle Vaëlban est un régal, toute en poésie et en douceur, même quand les événements décrits sont difficiles. Elle est particulièrement adapté à ce récit, qui prend une forme de conte moderne, de cheminement de quelques personnages dans un univers beaucoup plus grand.

Pas d’enjeux terribles ici, ni de monde entier à sauver ; juste trois personnages dont les chemins se croisent parfois, qui se débattent avec leurs propres difficultés, et qui ne cherchent qu’à vivre.

Phare, qui a perdu sa raison de vivre avec le départ de son aimée, recherche désespérément une raison de continuer à servir son peuple à travers les terribles souffrances que sa condition engendre. Il ne trouve plus de joie dans sa condition de Cri Soleil. Son passage à travers une dépression, tiraillé entre devoir et indifférence, est très touchant. Son corps qui reste froid, comme mort, est une parfaite illustration de cette maladie mentale qui peut faire si mal.

Nour est un nomade, qui voyage entre les villages de survivants et profite pleinement de ce que chaque point de repos lui offre. C’est un bon vivant sans attaches, qui se satisfait de cette vie de libertés. Tout va pourtant changer quand il va se voir confier une petite fille de 4 ans très particulière, devenant un fardeau dont il ne veut pas. Son évolution est belle, comme un chemin à travers l’acceptation du changement et d’une nouvelle vie.

Grand changement de vie aussi pour Odanaï, jeune fille de 16 ans qui se retrouve seule dans ce monde froid. Elle qui est extrêmement sociable et adore la vie en communauté va devoir se trouver un nouveau chemin et décider ce qu’elle souhaite faire de sa vie.

Ce sont trois personnages très attachants, chacun à un carrefour de vie, avec un point de bascule proche, que l’autrice nous offre là. La résilience et l’espoir qu’ils nous offrent sont un baume au coeur.

Encore une fois, Siècle Vaëlban offre un petit chef d’oeuvre d’émotion, malgré un univers très hostile. J’ai vu une vraie progression de l’autrice dans ce petit roman, au rythme bien plus maitrisé que Plein Ciel (que j’ai pourtant adoré).

Une confirmation de plus (comme si j’en avais besoin) que Siècle est une autrice à suivre les yeux fermés.

Sren sur Babelio

Plongés dans une semi-pénombre,
Là où la neige et les brumes
Balaient le souvenir du soleil,
Trois personnages,
Trois histoires,
Trois coeurs se rencontrent.

Celui d’un postier nomade
Et de sa responsabilité aux yeux de lave,
Petit soleil devant maîtriser son feu.

Celui d’une jeune gardienne,
Lotus multicolore,
Veillant sur une Cloche Cathédrale
Et réchauffant le coeur des anciens.

Celui d’un Cri Soleil,
Aube embouteillée,
Fuyant la lumière qu’on exige de lui.
Miracle ou abomination.

De leurs pas dissonants
Naît bien plus
Qu’un simple récit d’aventure :
Siècle Vaëlban nous livre ici
Un acte littéraire profondément humain,
Un silence tissé d’argent.

Autant de mots posés
Sur la famille que l’on se choisit,
Parfois.
Sur la souffrance derrière la splendeur.
Sur la solitude et sa liberté.

Fragile et juste,
Fabriquée de regards
Et de poésie incandescente,
Cette fable nous parle
De nous,
Miroir tendu entre les pages,
Et de nos actes de foi du quotidien :
Amour,
Pardon,
Loyauté,
Résilience et appartenance.

Un pas après l’autre
Viennent le Bois dormant
Et ce blond presque blanc,
La Cloche cathédrale
Et sa couleur de miel,
La Mer de glace, le Blé mûr,
Et enfin la Cité-lumière,
Rousseur ardente.

Avant le lent déclin automnal
Jusqu’à la braise.

Dans ce monde d’ombre et de glace,
Où chaque souffle devient résistance,
La Lumière se fait fardeau
Autant qu’elle se fait promesse,
Comme un espoir que l’on arrache
Au bord de la nuit,
Et l’on comprend alors
Que le Cri Soleil
N’est pas seulement un mythe,
Mais l’écho de nos luttes.

L’écho d’une humanité
Qui ne demande qu’à poser le bâton
Pour contempler la montagne
Et des centaines de ciel bleu.

unpetitlecteurbreton sur Babelio

Trois personnages, trois chemins entremêlés.
Nour, âme libre, bousculé par une enfant précieuse… Un duo tendre, inattendu.
Odanai… sûrement celle à laquelle je me suis le plus attachée. Pour ce qu’elle est, et pour ce qu’elle rêve de devenir.
Et puis Phare. Un homme déchiré par son devoir, prisonnier d’une vie qu’il a lui-même façonnée.
Peu à peu, une found family naît. Juste. Tendre. Authentique.
Loyauté, liberté, pardon, amour… mais aussi une réflexion sur l’humanité, sur nos travers : cette soif de pouvoir, ce besoin de toujours plus.
La plume est poétique, émouvante, jamais pesante. Nous sommes dans une quête de soi, une prise de conscience.
Ce livre m’a touchée. Il m’a émue. Et cette fin…
Frustrée que ce soit déjà terminé, mais comblée par ce qu’ils sont devenus.

Melanie_tendo sur Babelio

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